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De crise en crise, comment rester résilient ?

Nous vivons une époque de polycrise. Pandémie, guerre en Ukraine, crise énergétique, catastrophes naturelles, virus émergents,... L'une n'a pas encore été prise en charge complètement qu'une autre se profile déjà à l'horizon. Chaque crise a un impact supplémentaire sur la santé mentale de la population, tant au niveau individuel que collectif. Quelles actions mener, sachant que la recherche sur la santé mentale est peu développée et reste largement sous-financée par rapport à la santé somatique ? 

Une accumulation de crises

Les problèmes de santé mentale sont fréquents. Un Belge sur trois est confronté à un problème de santé mentale au cours de sa vie. Ils représentent un fardeau social et économique majeur pour les individus, les familles et la société. Selon les résultats les plus récents de l'étude BELHEALTH (Sciensano, octobre 2022), 19 % des adultes en Belgique présente des symptômes d'anxiété et 17 % des symptômes de dépression. Ces chiffres sont inférieurs à ceux des périodes de confinement du COVID-19 (23 % et 22 % respectivement en décembre 2020), mais restent nettement supérieurs à ceux de 2018 (11 % et 9 % respectivement). 

Le contexte influe donc sur notre bien-être mental, en particulier en période de crise. En effet, l'étude Sciensano montre un lien entre une santé mentale détériorée et les inquiétudes liées à la hausse des prix de l'énergie, à la guerre en Ukraine et à la crise climatique. De plus, il est très probable qu'avec chaque crise supplémentaire, la charge ne fera que s'accroître.

Le problème

L'augmentation des problèmes de santé mentale représente un défi majeur pour la société. En 2015, leurs coûts économiques (en ce compris les coûts pour le système de santé, la sécurité sociale et le marché du travail) représentaient 5 % du produit intérieur brut de la Belgique, un des pourcentages les plus élevés des pays de l'OCDE

Malgré de nombreux signaux d'alarme concernant la santé mentale de la population en général et de certains groupes en particulier (comme les jeunes et les personnes isolées), la recherche sur la santé mentale en Belgique reste systématiquement sous-financée [3]. Il subsiste un manque d'interventions ciblées basées sur des preuves pour renforcer la santé mentale des citoyens.

La journée d'étude du 22 mars

Il est essentiel d'accorder plus d'attention à cette problématique d'un point de vue politique. Le fait que les investissements dans la recherche sur la santé mentale et le développement de politiques de prévention intégrées à long terme en Belgique soient nécessaires et de plus en plus urgents n'est plus un secret pour personne. 

Mais comment aller de l'avant ? Telle est la question centrale de la journée d'étude « Santé mentale et résilience en période de polycrise », organisée par le Conseil Supérieur de la Santé le mercredi 22 mars.

Avec le soutien de plusieurs universités belges, des orateurs internationaux et belges de renom donnent le ton en analysant les conséquences économiques d'une mauvaise santé mentale. L'après-midi, les principales crises auxquelles nous sommes actuellement confrontés sont abordées au cours de quatre sessions thématiques, qui rassemblent chercheurs et praticiens. Enfin, une table ronde rassemble plusieurs acteurs essentiels pour mettre en place ce nouvel agenda prioritaire pour la santé mentale, notamment des représentants du monde politique, d’une association de patients, d’une association professionnelle, d’un fonds de recherche, d’une mutuelle et un économiste.